La blouse
Elle est rentrée chez elle ce soir
Pleine d'inquiétude, de désespoir
Elle a balancé "l’Huma"
Sur le canapé, près du chat
S’est assisse dans un coin
La tête dans ses mains
Cinquante balais c’est la loose…
Qu’est-ce qu’elle va faire de sa blouse ?
De sa gamelle et de son badge
C’est toute sa vie qu’était chez Continental
Elle revoit toutes ses années au chagrin
Et toutes ces radios dans ses mains
Elle repense à son petit gars
Qui voulait faire péter tout ça
Conti a fermé sans lui
Dans la douleur, avec des cris
Que font les chefs à Toulouse ?
Qu’est-ce qu’elle va faire de sa blouse ?
De ses bras de travailleur
C’est toute sa vie qu’était dans sa sueur
Pourquoi elle repense aujourd’hui au p’tit ?
Voila dix ans qu’il est parti
« Bye bye les gars
Vous serez toujours leurs esclaves »
… Eh ben tu vois gamin
Aujourd’hui j’suis plus rien..
Cinquante balais, coup de blues…
Qu’est-ce qu’elle va faire de sa blouse ?
De son drapeau rouge et de son Lénine ?
… C’est toute sa vie qu’était dans cette usine..
Maintenant plus rien ne l'accroche,
Faut la secouer pour qu'elle bronche.
Elle veut plus travailler, elle a un peu raison
Elle aime plus les patrons et s'intéresse à rien.
Elle croit plus à la chance, elle croit plus au destin
Elle dit qu'elle est lasse de traîner sa carcasse
dans ce pauvre' monde tout gris,
dans sa pauvre vie sans vie.
Même sa peau elle l'aime pas
Elle dit que tout l'emmerde
Et ce soir sans déranger son monde,
elle voudrait crever avec sa blouse dans l'ombre,
pour sortir du brouillard
Adieu Continental
Texte écrit et réadapté à partir de paroles de Renaud, extrait de "Mimi" et "Son bleu"