Tout d'abord, voici le texte de la lettre que nous avons transmis à MM Larcher et Bertrand :
Continental Rambouillet
Représentants du personnel
Le 19 septembre 2008
M. Le Ministre,
M. Le Sénateur-Maire,
Les salariés de Continental Automotive Rambouillet France SAS, par l’intermédiaire de ses représentants et de ses organisations syndicales, tiennent à vous alerter de ce nouveau drame qui est en train de se jouer au sein de leur entreprise.
En effet, l’annonce faite par la Direction le 10 septembre 2008 de la menace qui pèse sur 400 à 560 emplois (voire pire) plonge les salariés dans une très grande inquiétude sur l’avenir du site de production.
Ce site historique pour Rambouillet est menacé de disparaître dans le but de satisfaire à la fois l’actionnaire qui réclame des marges de plus en plus importantes, et, nos clients constructeurs français, qui, de manière dogmatique, obligent les équipementiers à produire dans des pays à bas salaires.
Perspectives nationales
Au-delà de l’entreprise, après les annonces qui arrivent tous les jours sur Renault, PSA et d'autres, les salariés ont le sentiment d’une démission de la classe politique sur la politique industrielle. Les délocalisations sont particulièrement importantes dans cette filière automobile complètement sinistrée. Ils demandent un plan d'exception pour l'évolution de la filière automobile tel que l'on a pu le faire en d'autre temps pour la sidérurgie ou les mines.
La perspective d'une France sans industrie est inconcevable. N’est-il pas primordial de conserver nos compétences dans les industries françaises ? Le «made in France » est-il devenu un handicap pour nos clients ? D’autres pays n’ont pas cette vision et encouragent fortement les industriels à la solidarité. Il faut trouver des solutions pour éviter de jeter des familles dans la précarité.
Perspectives locales
Les salariés demandent des mesures exceptionnelles pour le maintien ou la mutation du maximum d’activité à Rambouillet. Pouvez-vous imaginer la détresse dans laquelle se trouvent la plupart des salariés ? Ils ont assuré la profitabilité du site durant de nombreuses années.
Le reclassement de beaucoup sera très difficile. La formation du personnel de production a été négligée et les multiples demandes au cours de ces dernières années pour mettre en place une réelle gestion prévisionnelle des emplois et des compétences commencent seulement à recevoir un écho trop tardif. Et que nous propose-t-on ? Licencier ! L’entreprise devra sur ce point prendre toute ses responsabilités.
Au-delà des moyens que l’entreprise sera amenée à mettre en œuvre, nous alertons l'état pour qu'il assume son rôle dans l’aide au retour à l’emploi des salariés afin que chaque salarié puisse vivre, hors de toutes précarités, d'un vrai travail et d'un vrai salaire.
Mesures d'accompagnement
Nous demandons que tout soit mis en œuvre pour éviter la catastrophe sociale qui s'annonce et éviter les licenciements.
Nous ne comprenons pas comment il peut être décent de demander à des salariés qui ont passé plus de 42 ans dans les entreprises de continuer à travailler, alors qu'il n'y a plus de travail pour eux. Nous demandons de réduire la durée de cotisation et au moins de revenir à une application intégrale de la "Loi Fillion" (sans les modifications de cet été qui en réduisent significativement la portée).
Nous demandons une aide pour mettre en place une action efficace dans le domaine de la revitalisation des bassins d'emplois concernés par les salariés (Yvelines et Eure-et-Loir).
Dans l'attente de recevoir vos réponses, veuillez agréer l'expression de nos sincères salutations.
(signé des sigles CFTC, CGT, FO)
Rencontre avec M. Larcher
M. Larcher nous a entendu.
Il a réfléchi avec nous aux mesures qui peuvent éviter les suppressions de postes, et aux mesures d'accompagnement des suppressions de postes, pour préparer la réunion du soir avec M. Bertrand.
Rencontre avec M. Bertrand
Avec M. Bertrand, ministre du travail, il y avait Mme Boutin, Mme la Sous-Préfète, M. Larcher, le directeur départemental du travail et le chef de cabinet de M. Bertrand.
De la même façon, nous avons été entendu.
Les principales mesures à court terme visent à interpeller Continental pour prendre la mesure de la situation et les appeler à réviser le projet :
- Mme la Sous-Préfète va rencontrer la Direction locale de Continental
- Le cabinet du Ministre va prendre contact avec le Board en Allemagne.
Nous nous reverrons ensuite pour faire le point à la Sous-Préfecture.
Les mesures d'accompagnement ont été discutées, mais ne seront envisageables que dans un second temps, si les points précédents n'ont pas permis d'éviter les licenciements.
Conclusion personnelle
On ne peut vraiment pas donner d'espoirs, et la situation est très critique.
Cependant, nous avons eu le sentiment d'être entendus et soutenus activement par nos responsables politiques locaux et nationaux.
Tout ceci a été rendu possible par la très forte mobilisation de tous. BRAVO !!
En particulier lors de cette manifestation qui s'est très bien déroulée dans l'ordre et dans le respect.
Merci à tous ceux qui ont préparé les tracts, distribué les tracts, les banderoles, le mégaphone, les slogans, les chansons, alerté la presse, organisé la météo, et tous les autres !!
Nous devons maintenant continuer nos actions jusqu'au succès.